3e Guerre Mondiale? par Jean Willer Marius
Un titre effrayant, qui probablement va heurter certaines sensibilités, mais tellement d’actualité.
Fuir une réalité ne l’altère hélas pas. La face du monde est en train d’être redessinée. Les têtes couronnées, les chefs d’État ne savent plus contrôler l’arsenal mis à leur disposition. Le navire tangue, le capitaine étourdi, destination dérive puisque les signaux du phare sont volontairement ignorés [cela s’entend, ils sont visibles].
Les précédentes guerres mondiales avaient décimé des millions d’individus, mais le monde ne s’est pas amélioré, le bonheur promis demeure aux abonnés absents.
D’autres guerres non moins meurtrières se font sur des bases régulières. Les raisons évoquées paraissent compréhensibles du point de vue actuel, ce monde belliqueux qui mesure la réussite à l’arrogance de l’avoir du savoir.
L’humilité est assimilée à la faiblesse. L’honnête homme admettra que la guerre qui sévit actuellement à grande échelle n’est autre qu’un fidèle reflet de guerres individuelles qui se livrent partout où deux ou trois se réunissent, même à l’église.
La 3e Guerre Mondiale a débuté depuis que le voisin d’à côté n’est devenu qu’un parfait étranger avec qui l’on entretient le plus souvent des rapports d’hostilité, que les gens de l’église comme les collègues de travail se fréquentent sans vraiment se fréquenter dans leurs besoins ou dans leurs urgences.
La 3e Guerre Mondiale se déroule à chaque fois que la couleur de peau, le lieu de provenance, la langue parlée sont des aléas de classification. Dans la rue, dans le supermarché, il y a cette violence, latente, certes, mais oh ! combien perceptible.
La différence c’est que la guerre au front fait plus de bruits que celle qui loge dans l‘intimité du foyer où la patience a longtemps été délogée faisant place à la rébellion. L’individu à épiderme noir, instruit ou pas, est toujours perçu comme cet esclave taillable et corvéable à merci, une cible sur un stand de tir de celui qui a juré de le servir et de le protéger. Le riche pille le pauvre au nom de Jésus, le mari comme la femme trament des complots réciproques, impatients d’envoyer l’autre ad patres.
L’espace d’influence est transformé en zone hostile. Il y aurait donc autant de soldats que d’individus sur terre depuis que les hommes ont choisi d’ignorer le message de l’Homme qui a donné la formule de l’harmonie: «aimez-vous les uns autres…».
ID Canada / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN 2563-8181 (Imprimé)