Port-au-Prince et l’héritage de la catastrophe du séisme de 2010

BÂTIR EN MATÉRIAUX ET POUR LA VISION D’AVENIR

  • Port-au-Prince et l’héritage de la catastrophe du séisme de 2010
  • dossier spécial sur Haïti, après 13 ans sans gestion post-traumatique

L’ONU LA RADOTEUSE

Si la Cathédrale était à Pétion-Ville, aurait-elle été déjà reconstruite par les citoyens de la cité: la question ouverte si posée à l’UNESCO, elle se serait heurtée définitivement à un mur d’incompréhension de fonctionnaires en vacances sans fin.

La question n’est pas dénuée de sens si l’on considère tout ce que l’ONU et ses subsidiaires collectent au niveau des États membres, et par les quêtes (fonds) régulières de ses agences du système. Si le système se nourrit du malheur des uns et des autres, les témoignages ne pleuvent pas quand il s’agit de bonheur apporté. C’est la démission à grande échelle dans un système de privilèges.

L’exemple de la construction de l’église du Christ-Roi à Bourdon dans les années septante huitante, montre comment la communauté s’est engagée afin de se réaliser de par elle-même. Bâtir pour ses besoins, conserver le patrimoine pour les générations à venir. Notre-Dame n’a pas eu cette fortune malgré les bons offices de Mgr Guire Poulard peu fier dans ses apparats pour n’avoir su faire, malgré l’exemple de la paroisse du Christ-Roi là où il a eu son stage, après l’abbé Dominique plus tôt. Si Bourdon héberge des riches, des nantis, à l’image de cette colline de maisons à la merci du cyclone ou du séisme, ce sont des pauvres qui habitent les forges de la mort aussi qui vivent dans cette paroisse ordinaire. L’église du Christ-Roi a su par la force des choses dans le temps, démontrer ses capacités, au point de mériter son nouveau clocher, par le don non moins opportuniste de l’ancien couple présidentiel Duvalier-Bennett. La paroisse du Christ-Roi a su sauver son patrimoine architectural.

[vivre et mourir deux fois dans les zones à risque]

Nous attirons l’attention sur la photo de la colline (crédits: Jean-Édouard Rigaud 2010), la zone n’est pas de Bourdon nécessairement, elle reflète le portrait de zones à risque tous scénarii confondus. La controverse s’étend au degré de responsabilité des acteurs de tous les secteurs sans écarter le politique, l’administratif. Il faut en outre recentrer la démarche éditoriale dans le cadre des efforts déployés pour un tourisme actif pour la paix même en Haïti, toute religion inclusive, Notre-Dame aussi.

Port-au-Prince de ses cathédrales a besoin d’une considération spécialement dans le cadre d’un pays dont l’histoire est unique, non seulement dans la zone caraïbe, la   Cathédrale Notre-Dame et le pas d’à côté font partie de la communauté vitale en matière de patrimoine. C’est là le lieu de pèlerinage qui peut  nourrir le tourisme de la paix comme les efforts thérapeutiques en faveur de la santé mentale après le séisme.

ID Canada / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN 2563-8181 (Imprimé)