Hommage posthume à la Reine par Jean Willer Marius
Haïti Renaîtra s’allie aux millions d’autres humains sur terre qui ont été impactés par cette personnalité hors du commun pour saluer le départ de la Reine Elizabeth II. Une femme-symbole qui a su demeurer digne, sept décennies durant lesquelles elle a vu la face du monde changer à plusieurs reprises, elle-même actrice sobre de ces nombreux changements.
Son long règne fait d’abnégation, teinté d’une discipline à toute épreuve est un exemple à suivre pour les dirigeants du monde entier qui semblent jouer aujourd’hui avec la vie des dirigés quand ils sont plus aptes à financer des efforts de guerre qu’à éradiquer la faim sur terre. Pendant tout ce temps, la reine a su se tenir éloignée des tumultes et s’était évertuée à se laver le linge… en famille.
Le monde ne sera évidemment plus jamais le même, car ces esprits belliqueux qui semblent présider à son destin n’auront plus cette douceur commune aux femmes pour contrebalancer les décisions tribales. L’église aurait pu, mais elle est visiblement occupée à enlever de sa soutane les éclaboussures de toutes sortes qui l’ont salie et ses nombreuses victimes sur terre peinent encore à faire confiance à un Dieu qui d’après eux permet de telles atrocités sans mentionner la place du libre arbitre dans le choix des hommes. Le pardon, visiblement, ne suffit pas.
Européenne au sens plein du terme et aimée du monde entier, la Reine n’a pas élargi sa tente jusque sur les terres fertiles d’Haïti, d’ailleurs dans le partage du cadeau, ce coin de terre a été échue à la France d’abord qui en a rempli son carquois jusqu’à drainer la dernière goutte de sang de cette colonie jadis prospère, cette perle des Antilles. Ensuite, les États-Unis, d’après les dires d’un certain Monroe, orgueilleux à souhait, se sont chargés de maintenir sous leur genou ce peuple fier qui paie aujourd’hui le prix de son indépendance précoce. Pourtant, les écoles haïtiennes enseignent encore l’histoire de cette monarchie spectaculaire et avaient pleuré avec l’Angleterre la disparition tragique de la princesse Diana dans ce tunnel à Paris en ce fameux août 1997. Les jeunes filles haïtiennes qui se prénomment Diana et Elizabeth ne se comptent plus, preuve l’aura de la Reine a eu un retentissement planétaire.
Et après !
ID Canada / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN 2563-8181 (Imprimé)