LGBT, Haïti & suprématie occidentale! par Garaudy Laguerre

LGBT, Haïti & suprématie occidentale!

  • Port-au-Prince, le 26 juin 2020.

C’est avec une certaine inquiétude, que je vois relancer l’assaut LGBT (massi/madi) en Haïti.

Cela devient d’autant plus inquiétant que cette charge se fait désormais de manière coordonnée, à l’échelle internationale. Et qui plus est, dans une conjoncture bouleversée par une pandémie non maîtrisée, par des luttes antiracistes de dimension planétaire et ponctuée par une crise économique internationale, entraînant la remise en question de l’histoire et de l’idéologie raciste du modèle de l’État occidental et des fondamentaux sur lesquels il est basé.

Il nous faudrait remonter à l’administration d’Obama, avec Hillary Clinton, comme Secrétaire d’État, pour voir une telle offensive diplomatique, médiatique, économique et (pratiquement) militaire se déployer, de manière coordonnée et sans nuances.

En fait, durant le passage d’Hillary au Secrétariat d’État des États-Unis, la quasi-totalité des chefs de mission dans les pays, “en voie” de développement, dans la Caraïbe, incluant Haïti et la République dominicaine, auraient été des homosexuels ou lesbiennes. Mais l’administration d’Obama ne s’était pas contentée de livrer Haïti aux Clinton. Elle aurait également donné à Hillary le mandat de promouvoir les intérêts LGBT, dans la diplomatie américaine at large. Un deal qui apparemment avait été conclu entre Obama et le lobby LGBT, bien avant son accession à la Maison-Blanche, et en retour, ce secteur voterait massivement en sa faveur.

Les deux parties ont respecté leurs engagements. Il est avéré, que certains pays musulmans et d’autres à tradition catholique stricte et d’autres encore de traditions africaines, n’ont pas bien digéré l’arrogance avec laquelle cet agenda fut imposé. Ainsi, la République dominicaine avait connu des manifestations populaires où même l’Église catholique avait exigé le départ du couple diplomatique qui s’était présenté à la nation, dans une vidéo YouTube, affichant son homosexualité. Bien sûr, il y a eu aussi l’attaque sur l’ambassade américaine en Libye, à Benghazi, en 2012, qui a suscité de vifs débats lors de la campagne présidentielle, pour le deuxième mandat d’Obama. Suite à cette attaque, le concert des condamnations est arrivé de partout, sans qu’aucun des médias, sauf ceux de l’extrême droite, n’ait osé révéler que l’une des causes de ces manifestations qui ont conduit à l’attaque contre l’ambassade était le fait qu’il y avait un ambassadeur ouvertement gay en poste, dans un pays de foi musulmane.

Cette offensive LGBT américaine, pour ne pas dire occidentale, était aussi accompagnée de sanctions. L’aide américaine au développement et l’aide humanitaire pour certains pays ont été conditionnées à des réformes juridiques sur le statut des LGBT. Les pays africains et ceux de la Caraïbe ont notamment  été ciblés avec des menaces de sanctions individuelles à l’égard des officiels.

À telle enseigne, que le président du Zimbabwe d’alors, Robert Mugabe avait fait une boutade à Obama, lui demandant de venir passer une nuit au lit avec lui, s’il y croyait vraiment.

Rapport de forces et arsenal nucléaire obligent, la plupart des pays ont obtempéré discrètement, en dépit des protestations de leur population.

Par contre, le cas d’Haïti est un peu singulier, dans le sens où c’est probablement le seul pays où les Clinton ont pu installer un pouvoir LGBT/Tèt kale. Certainement, il y a toujours eu des homosexuels en Haïti, même au plus haut niveau de l’État haïtien. Il est aussi vrai que les premiers ambassadeurs gay américains ne sont pas arrivés sous l’administration d’Obama.

La petite histoire raconte que l’une des causes de l’abandon d’Aristide par les démocrates et le Black Caucus, a été sa campagne maladroite contre un ambassadeur américain, réputé gay, avec le slogan: “diplomatie oui, massissi non”! En fait, le chef de cette campagne s’est même retrouvé en prison, au départ d’Aristide… pour nulle autre raison.

Avec l’arrivée de PHTK au pouvoir, ce secteur a pris un essor jamais connu auparavant en Haïti. Dans le passé, lors de funérailles de certaines personnalités de la communauté gay ou à l’occasion d’un événement spécifique, tel qu’une cérémonie vodou, on pouvait voir défiler un nombre impressionnant de gay haïtiens. Mais, la volonté de faire de grandes manifestations, à la mode de “gay pride parade”, n’avait jamais été tentée avant l’arrivée de PHTK au pouvoir.

Donc, les Clinton ont fait d’une pierre, des coups incalculables...

L’intermède Trump, a mis en veilleuse, cet agenda de globalisation de la cause LGBT.

En regard de la mauvaise gestion de la pandémie par l’administration Trump, de ses  faux-pas suite à l’assassinat de Georges Floyd, il est désormais probable que les Démocrates et le lobby gay  reviennent au pouvoir, pour poursuivre leur agenda. Alors, dès maintenant, tout le monde commence à se positionner ou à se repositionner, c’est sans doute là, une des raisons de la publication étonnante d’un décret sur ce sujet, de l’actuel gouvernement.

Alors, revenons au présent et à Haïti.

Le pouvoir en place essaie actuellement de faire passer par la petite porte, ce pour quoi il n’aurait ni la crédibilité ni l’adhésion populaire à faire passer par la grande porte. Vouloir intégrer de manière abusive et irréaliste un volet transgenre dans un formulaire étatique, pour arriver à la découverte d’un nouveau code pénal, n’est autre qu’une tentative maladroite de faire avaler à la population, au secteur religieux et conservateur, une pilule amère, non prescrite et non nécessaire.

À la lumière de ce qui se passe dans certains pays africains tels que le Gabon, où le gouvernement et les parlementaires subissent une pression internationale, avec des menaces à peine voilées, afin de les amener à voter la dépénalisation de l’homosexualité, malgré la farouche opposition de la population. Ne faudrait-il pas alors s’interroger à propos d’éventuelles pressions exercées sur les autorités haïtiennes par les Démocrates ou le lobby LGBT ? Cependant, vu les pratiques récentes de ce gouvernement, des alliances et décisions contre nature, contre l’histoire et contre les intérêts du pays, il pourrait davantage s’agir de promesses que de menaces. Dans cette année électorale américaine en cours, vu les bavures de Trump, il y a une très forte possibilité que les Démocrates accèdent à la Maison-Blanche. Tenant compte de la puissance du lobby LGBT, au sein du parti démocrate, on peut se demander ce qu’ont proposé les démocrates au président haïtien en fonction, mais surtout ce que ce pouvoir aurait promis pour effectuer le passage du camp républicain au camp démocrate, tout en restant l’option privilégiée des Américains.

Au-delà des considérations stratégiques et politiques relatives à cette campagne LGBT, on peut bien admettre que la méthode et le fond de cette compagne relèvent d’une certaine arrogance et d’un aspect raciste, liés au fondement même de l’idéologie et du mécanisme d’implantation de la suprématie occidentale.

En effet, les lobbys homosexuels sont très puissants. Ils ont, aux É.-U., derrière eux l’establishment du parti démocrate, Barrack Obama et Hilary Clinton en avant-garde, des réseaux LGBT puissants et certaines forces économiques et personnalités puissantes. Cela, sans mentionner, certains États européens, tels que la France, la Suède et autres, qui révisent leur système juridique en vue d’adopter des lois favorables à la communauté LGBT. La principauté de Luxembourg, par exemple,  est actuellement dirigée par un Premier ministre ouvertement gay et marié. Un fait divers, accepté et intégré dans les mœurs et la culture européenne.

L’homosexualité a toujours existé et existera encore pendant longtemps. Certains futuristes, ou auteurs de science-fiction comme Ursula Le Guin, peuvent imaginer un monde androgyne où le sexe des gens importe peu. La science pourrait même un jour envisager et découvrir comment faire porter des enfants par un homme : déjà, on est à l’heure des bébés éprouvette et des mères porteuses.

Il viendra peut-être même le jour, où l’acte sexuel, peu importe le partenaire, n’aura pour objectif unique qu’un moment de plaisir.

Mais, la réalité c’est que, en tant qu’espèce humaine, nous n’en sommes pas encore là. En tant que collectivité humaine, même quand nous devrions y arriver un jour, nous n’y arriverions pas tous ensemble, au même moment. Nous vivons sur des continents différents, dans des pays différents, avec des infrastructures et ressources différentes, des réalités socio-économiques et des cultures différentes.

Je ne prône pas, pour autant, une stratégie éducative “lente et patiente” devant conduire à notre plein épanouissement, au développement équilibré et correspondant a nos plus profondes aspirations. Au contraire, certaines fois, comme société, nous avons besoin de faire des bonds et des sauts significatifs en avant, qui sont apparemment irréalistes et ne tiennent même pas compte de la réalité, comme cela a été le cas en 1804. Mais ces bonds sont souvent dictés par une certaine réalité ou conjoncture ; une nécessité collective de prise de risques et de conscience de passer à un autre stade, un stade supérieur. Cela devient alors un processus national avec des casses, des inconvénients et des avantages.

Voilà pourquoi, l’imposition d’un cadre juridique forcé pour accommoder la communauté LGBT a un tel impact social dans les pays non encore préparés à vivre une telle pratique.

Ce genre de pratique rappelle l’imposition des choix ayant conduit à l’élimination de nos cochons créoles, l’adoption d’une politique néolibérale désastreuse pour l’économie nationale.

L’obsession des Occidentaux à vouloir  contraindre tout le monde à vivre selon leurs principes et coutumes ne relève que d’un comportement de suprématie.

Ce constat est dicté par les observations et questionnements suivants :

1- De l’universalité des mœurs?

  • Les sociétés ont des processus d’évolution économique sociale et culturelle différents. Comment vouloir imposer tout un système de valeurs d’une société à toutes les autres ? Les Occidentaux ont accumulé des richesses énormes de l’esclavage et de la colonisation. De ces richesses, ils se sont construit une économie et une culture, structurées et consolidées sur des siècles d’exploitation et de développement.
  • De ce type de développement découlent leurs mœurs et leur mode de vie.
  • Maintenant, sans réparation aucune, ils veulent imposer leurs coutumes, leurs mœurs et mode vie, résultats de leurs forfaits, au reste du monde.
  • Nous devons vivre comme les Européens ou les Américains avec les mêmes principes et coutumes, les mêmes lois, mais dans le dénuement et la misère !
  • Comme la plupart de nos intellectuels haïtiens, nous devons croire dans les idéaux du siècle des Lumières et oublier que dans cet idéal, nous ne sommes considérés que comme des esclaves. Un décalage évident entre la réalité et l’idéal.

2- Le colonialisme culturel:

  • Nous devons reconnaître que l’homosexualité reste une pratique marginale dans certaines sociétés, comme Haïti ou certaines sociétés africaines ou encore musulmanes ; laquelle pratique va à l’encontre de certains courants  idéologiques que les occidentaux  ont eux-mêmes imposés à nos ancêtres quand ils les ont colonisés.
  • Avec quelle légitimité, maintenant, vouloir à tout prix promouvoir unilatéralement l’homosexualité, la généraliser, alors qu’au niveau des populations mêmes, il y a une certaine réticence idéologique et culturelle ?
  • Ne serait-il pas plus approprié que chaque société aille à son rythme, selon la pertinence du fait social, en fonction de sa réalité et de son évolution économique, sociale et culturelle ?
  • De Karl Heinrich Ulrichs en 1854, la première personne homosexuelle à défendre les droits des homosexuels, à nos jours, le mouvement LGBT a fait des progrès énormes, mais c’est seulement en 1961 que l’état d’Illinois aux États-Unis, a dépénalisé la sodomie.
  • La plupart des conventions relatives aux droits humains, forcées sur les États faibles ne sont pas toujours ratifiées par les Américains.
  • Les Occidentaux veulent avoir le monopole sur tout : les ressources, la vie et la mort, mais également, la moralité et les mœurs qu’ils dictent eux-mêmes, avec le droit d’en faire exception, à leur gré.

3- De la suprématie blanche:

  • La suprématie blanche réside dans le fait que, tout ce que les blancs veulent ou pratiquent, doive devenir un standard international et universel, accepté par tous.
  • À noter que la polygamie, qui est une pratique traditionnelle et culturelle très répandue en Afrique, est illégale aux É.-U. et punit par leur code pénal. Heureusement, aucun pays africain n’aurait eu l’idée ni les moyens d’imposer sa légalisation en occident.
  • Les films pornos, apparentement anodin, implantent constamment l’idée d’une “race sensuelle, pure et belle et d’une autre, sauvage, puissante et instinctive”. Le langage utilisé, selon l’origine raciale des acteurs en question, est également très révélateur.
  • La politique et l’idéologie, bon gré mal gré, infiltrent tout. Le mouvement LGBT n’est pas épargné par la politique, au contraire, ils sont puissants aux É.-U., parce qu’ils ont  une base électorale. Ils comptent pour un pourcentage important de l’électorat américain dans certains États, tels que la Californie, l’Illinois et New York. Pendant que les noirs ont encore des handicaps institutionnels pour voter au niveau national, la communauté LGBT bénéficie de mesures leur facilitant l’exercice du droit de vote, sans discrimination, jusqu’au privilège du choix des toilettes.

4- L’hypocrisie américaine:

  • Ce comportement suprémaciste prend des allures perverses, dans le milieu sociopolitique américain. Aux États-Unis, cela se manifeste par une campagne qui n’a d’autre but que d’effacer l’histoire particulière des noirs américains, de la noyer dans le combat LGBT et autres, de banaliser leur combat pour la réparation, la justice et l’émancipation. Ils ont ainsi créé des expressions et courants d’idées en vue d’assimiler et de vider la lutte des noirs de son contenu et de la faire passer pour une simple revendication au même titre que celle des communautés gay.
  • Au fait, le statut de minorité  a été assigné à tous les secteurs revendicatifs aux É.-U. : la population noire, la communauté gay, les gens de couleurs, les Amérindiens, les religions non officielles, et tenez-vous bien, même les femmes, qui occupent la moitié du ciel ! Mais, ils ont l’astuce de dire “women and minorities”! En fait, à bien analyser, il n’y a que l’homme blanc qui ne constitue pas une minorité aux É.-U.!
  • Imaginez-vous l’histoire et les revendications des Noirs américains réduites au même titre que les revendications de ceux et celles qui proposent un amour homosexuel ?
  • L’expression «black lives matter», au fond, ne fait qu’aller dans cette même direction: réduire les luttes revendicatives de justice économique et sociale des masses et des populations opprimées à leur plus simple expression et au même rang que des revendications de demande de privilèges additionnels des blancs. Les noirs, eux, demandent seulement le privilège de vivre.
  • Ainsi, on met tout le monde dans le même bateau des revendications du présent. Ainsi, l’histoire devient sans importance.

5- Sexualité, normes et hégémonie.

  • Oui, on trouve des homosexuels dans toutes les races, mais cela ne confère pas à cette pratique un caractère standard et universel.
  • Le fait qu’il y ait des Noirs ou Asiatiques ou autres qui soient homosexuels n’amoindrit pas pour autant le caractère suprémaciste  de cette campagne d’intimidation et de coercition. D’ailleurs, seuls les Occidentaux tentent d’imposer l’homosexualité comme étant universellement valorisante et acceptable.
  • Cela est aussi vrai dans d’autres sphères, car cette approche hégémonique ne réside pas seulement dans le pouvoir du réel (force économique et militaire),  tel qu’accepté pour acquis, quand on se donne le droit de bombarder un pays, sous le prétexte que ses dirigeants maltraitent leurs propres citoyens. Mais elle est aussi psychologique et idéologique, quand elle pousse à accepter la religion, les pratiques sexuelles et la culture des dominants comme étant bonnes, meilleures, universelles…
  • L’occident n’a pas besoin d’être présent pour que ses intérêts soient représentés, imposés et défendus. Il a déjà conditionné psychologiquement et idéologiquement tous ses subordonnés, pour défendre ses intérêts et  les accepter comme étant les leurs. Voilà pourquoi on parle d’hégémonie. Sinon, ce serait encore une lutte pour occuper cette place suprême de faiseur de normes et de cultures.

6- LGBT et Droits humains, mirage et réalité?

  • Le vocable des droits humains utilisé et instrumentalisé par les puissances occidentales n’est qu’un subterfuge pour imposer leur mode de vie et vision du monde. En fait, voilà des pays qui ont passé plusieurs siècles à s’enrichir de l’asservissement des autres, devenus soudainement des champions et maîtres en la protection des droits humains. Aux É.-U., jusqu’à présent, ils n’ont pas pu voter une loi interdisant le lynchage des noirs. Mais, ils se soucient de leur droit à être en couple de même sexe ?
  • Au Gabon, les femmes n’arrivent pas à faire passer au Parlement une loi contre la spoliation des veuves, mais l’Union Européenne veut sanctionner les parlementaires qui voteront contre la dépénalisation de l’homosexualité, alors qu’il n’y a aucune manifestation réclamant cela ni aucun homosexuel emprisonné ou persécuté pour ses choix ? Il faut admettre que la démarche est plus que suspecte, avec son  caractère raciste et arrogant, car aucun des sénateurs anti-avortement du Congrès américain ni ceux du Parti républicain, qui sont contre l’homosexualité, n’ont été frappés par de telles mesures.
  • Lors de l’adoption de la convention sur les droits civils et politiques en 1968, les pays européens et les États-Unis s’étaient catégoriquement opposés à une contre-proposition des pays dits de l’Est à l’époque, mettant l’accent prioritairement sur l’adoption d’un protocole relatif aux droits économiques et sociaux. Les pays occidentaux, ayant déjà accumulé leurs richesses et pouvant satisfaire les besoins de leur population, ont opté et gagné sur l’adoption, en premier ressort, d’un protocole des droits civils et politiques. Leur argument massue était que : “les droits civils et politiques sont disponibles sur demande”, donc plus faciles à obtenir, tandis que les droits sociaux économiques nécessiteraient des ressources. Voilà le résultat concret : ils continuent à avoir à leurs dispositions toutes les ressources de l’Afrique, mais ils octroient aux Africains et descendants africains le droit d’aimer et d’être aimés, peu importe le sexe. N’est-il, pas convenable, pour eux, que certains pays, non occidentaux, soient considérés comme des violateurs permanents des droits humains, même pour un pays comme Haïti, qui a réintroduit les Noirs dans l’histoire de l’humanité ? Et pourtant aux É.-U., pays de tradition esclavagiste, où les Noirs sont encore persécutés à cause de la couleur de leur peau, ne s’agit-il que de brutalité policière, afin d’exonérer le système discriminatoire ? En fait, aux É.-U. mêmes, la réalité est que les Noirs gay sont doublement persécutés, car le statut de LGBT vient se greffer sur les préjugés raciaux déjà existants, et ne change pas la couleur de leur peau. Black & Gay, aux É.-U., vous devriez éviter tous les quartiers blancs les plus conservateurs, ainsi que la police !
  • La réalité est que, selon plusieurs études, la population noire LGBT aux É.-U., est doublement victime.
  • Selon un rapport de 2014 par le William Institute, sur la violence haineuse contre les LGBTQ et les communautés touchées par le VIH, “les survivants noirs de violence haineuse étaient 1,3 fois plus susceptibles de subir des violences policières que leurs homologues non noirs. Les survivants noirs étaient également deux fois plus susceptibles de subir des violences physiques, deux fois plus susceptibles d’être victimes de discrimination et 1,4 fois plus susceptibles d’être victimes de menaces et d’intimidation lors d’actes de violence haineuse. De plus, les femmes transgenres noires sont confrontées aux niveaux les plus élevés de violence mortelle au sein de la communauté LGBTQ et sont moins susceptibles de se tourner vers la police pour obtenir de l’aide par crainte d’être re-victimisées par le personnel chargé de l’application des lois”. Le but de ces propos n’est point de minimiser l’importance de la question. C’est plutôt pour dire que, faire croire que ce problème est réglé même aux É.-U. n’est qu’une hypocrisie puérile. En fait, à plusieurs égards, on a l’impression que les promoteurs de ce mode de vie sont en mission d’embrigader le plus de monde et de pays possibles dans cette démarche pour justifier leur choix. Dans certains pays, la campagne étatique anti gay peut prendre des allures relativement violentes, comme en Tchétchénie ou même en Russie, mais souvent sans conséquence pour les dirigeants. Par contre, utiliser la force et les sanctions envers les pays faibles, ne relève que de la suprématie du pouvoir économique et de celui des armes.

7- LGBT, émancipation, luttes antiracistes, quelles priorités?

  • Les États-Unis sont le pays qui compte le plus de Noirs LGBT, répartis à travers le territoire  (un million selon certaines études),  mais concentrés dans certaines grandes villes, où le district Washington, arrive  en première place, vu l’importance de sa population noire et le fait que le milieu politique américain pourrait être un lieu fertile à la propagation de ce mode et choix de vie.
  • Dans les autres pays d’Europe, le nombre est bien inférieur comparé à leur population noire et localiser dans les grandes villes.
  • En résumé, on pourrait déduire  que le phénomène homosexuel en grande partie est un phénomène de socialisation. Il faut reconnaître, par contre, qu’il y a un certain nombre de personnes qui naissent dans un corps qu’ils ne souhaitent pas ou qui ne convient pas à leur être profond. Dans une société juste et idéale, tous les citoyens doivent être pris en compte, en fonction de leur situation et de leurs besoins, mais également, en fonction des ressources de l’État et du bien-être général de la population, en matière de sécurité alimentaire, santé, éducation et sécurité physiques, que ce soit en Afrique, les Caraïbes ou en Haïti (et même aux USA, comme l’ont si bien prouvé l’exécution publique de Georges Floyd et les effets désastreux de la pandémie de COVID-19 sur la population noir).
  • Certainement, tenant compte des besoins  individuels, ainsi que des choix et orientations sexuelles génétique ou social de certains citoyens, tout  pays pourrait se retrouver avec une portion de sa population qui soit gay, c’est un phénomène normal. Face à cette situation, différents pays vont opter pour  des modes de gestion et d’intégration qui prennent en compte leur réalité, leur projet social et leur vision du monde et de l’humanité.
  • La question fondamentale réside dans la pertinence de populariser et de faire la promotion de ce mode de vie comme étant la norme, sans aucune considération des réalités culturelles et socio-économiques. Pour être provocateur, pendant juste un instant : qu’adviendrait-il, si pour fuir le machisme et la discrimination qui règne dans notre société et leur oppression, un nombre important de femmes décidaient de devenir des hommes ? Quoique justifiable, faudrait-il pour autant en faire la promotion, comme une pratique et l’objectif idéal à atteindre ?
  • Encore une fois, peut-être dans l’avenir, dans un ou deux siècles, cela importera peu. Mais pour l’instant, je ne crois pas que la plupart de nos sociétés le souhaiteraient.
  • Encore de la provocation, si vous le permettez ? Et si tous les Noirs américains, voyant qu’ils sont  fragilisés et menacés de mort à cause de la couleur de leur peau, décidaient de se blanchir à la Michael Jackson ? Une pratique qui existe déjà, bien que marginale également, séquelle de la colonisation;  serions-nous favorables à une telle campagne ?

QUELLES PERSPECTIVES ?

Il y a plusieurs théories sur l’homosexualité, sa raison et son origine. Il y a les théories génétiques/biologiques ou selon lesquelles on naît homosexuel, les théories de l’environnement social ou la théorie du choix social acquis. Toutefois, c’est une réalité à laquelle nous pourrions être confrontés, comme parents, amis ou proches. Nos enfants sont exposés à cette réalité et dès un très jeune âge, peuvent explorer leur sexualité et, à un certain moment, aller dans une direction ou une autre. Certains feront, peut-être, le choix de l’homosexualité. Devraient-ils pour autant être rejetés ou, au contraire, bénéficier autant que les autres de notre affection, compréhension et conseils en vue de faciliter leur épanouissement ?

Par contre, en aucun cas, l’État ne devrait être forcé à imposer, populariser ou glorifier auprès de du  peuple, une pratique qui reste encore marginale et non persécutée en Haïti, dans l’objectif de plaire à un lobby ou à un de nos proches ou même de satisfaire une minorité qui en aurait fait le choix.

Certains pays peuvent se sentir prêts à le faire, compte tenu de leurs ressources, de l’évolution de leurs sociétés et mœurs et de l’acuité avec laquelle le phénomène se pose.

Dans le cas d’Haïti, ce choix, fait par certains membres de notre société (peut-être nos enfants, frères et sœurs), pour des raisons génétiques, sociales ou affectives, par d’autres pour des raisons de solidarité institutionnelles, pour l’instant, ne pose aucun trouble public ou dilemme social. C’est au contraire, le choix de vouloir l’imposer à tout prix qui risque, malheureusement, de mettre en conflit et en péril des fils et filles de la nation.

C’est une question qui demeure complexe, certes, mais c’était là mes réflexions préliminaires sur la question.

Garaudy Laguerre.


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